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Une nuit des étaoiles ... au paléolithique

SOCIETE D'ETUDES ET DE RECHERCHES PREHISTORIQUES DES EYZIES
UNE NUIT DES ÉTOILES... AU PALÉOLITHIQUE
Auteur : JULIEN D'HUY (Bulletin 68 paru en août 2019)


Peut-on reconstruire, pour reprendre le titre d’un épais volume du docteur Baudouin (326 pages !) publié en 1926, « la préhistoire par les étoiles » ? Beaucoup a pu être écrit à ce sujet, et on ne compte plus le nombre de publications reconnaissant par exemple dans les images rupestres les représentations de telle ou telle constellation. Il n’est pas lieu de critiquer ici ces analyses, car d’autres l’ont bien mieux que je ne saurais le faire (voir par exemple Le Quellec 2009 : 219-238 ; Lequèvre 2016).

La question qui sera abordée ici est la suivante : est-il possible de montrer que les hommes du Paléolithique possédaient des croyances concernant les étoiles et, si oui, lesquelles ?
 
J’aborderai simultanément deux dossiers : la mythologie des Pléiades et celle de la Chasse cosmique. La mythologie des Pléiades rassemble un ensemble de motifs, traitant de cet astérisme seul ou avec d'autres. La Chasse cosmique (F.59.2. « Pursuit of game leads to upper world » ; Thompson 1955-1958) raconte comment certaines étoiles ou constellations sont interprétées comme des chasseurs, leur(s) chien(s), et une proie, tuée ou encore vivante (Berezkin 2005).
  
Il existe plusieurs façons de reconstruire les croyances qui auraient entouré les étoiles dans un lointain passé.
 
La première méthode est l’aréologie. Celle-ci consiste à étudier les aires de répartition de différents types de mythes ou motifs pour tenter de déterminer leur origine spatiale et temporelle. Selon Yuri Berezkin, l'identification d'Orion et des Pléiades avec des personnages de sexe différent est très répandue. Généralement, Orion représente un homme ou d’un groupe d'hommes poursuivant les Pléiades, elle-même représentant une femme ou un groupe de femmes. Cette opposition est plus populaire que la variante contraire, selon laquelle ce sont les Pléiades qui poursuivent Orion. De plus, l'opposition sexuelle entre les Pléiades et Orion, bien que présente sur différents continents, ne se trouve pas dans la majeure partie de l'Eurasie et reste essentiellement concentrée dans l’hémisphère sud : la distribution australe de l'image d'Orion comme homme(s) et des Pléiades comme femme(s) peut être alors considérée comme un argument en faveur d'une probable émergence de cette croyance avant la sortie d’homo sapiens d’Afrique, qui l’aurait ensuite diffusée, au gré de ses premières migrations, dans l’ensemble de l’hémisphère sud (Berezkin 2017 : 20-24).  

Quant à la Chasse cosmique, des détails spécifiques connus en Eurasie et en Amérique, comme l'association de la flèche du chasseur (ou de sa pointe) avec l'un des objets célestes situés au-dessus de la ceinture d'Orion, ou l'association d'Alcor, une étoile de faible intensité appartenant à la Grande Ourse, avec un chien ou une casserole, sont trop spécifiques pour avoir émergé indépendamment et indiquent l'existence de liens historiques entre ces versions. Observant la répartition des différentes variantes du motif, Yuri Berezkin a conclu que ce dernier était apparu en Asie centrale ; la ceinture d'Orion aurait alors été considérée comme trois ongulés. Cette variante, que l'on retrouve loin à l’intérieur de l'Asie et de l'Amérique du Nord, aurait été introduite dans le Nouveau Monde plus ou moins en même temps que le motif d'Ursa Major identifiée à sept hommes. Puis une nouvelle variante de la Chasse cosmique, interprétant Ursa Major comme un ours ou un ongulé, aurait émergé en Eurasie avant de se diffuser en Amérique. Vers la fin du Pléistocène, cette version aurait été principalement répandue en Eurasie occidentale, n'atteignant l'Asie du Nord-Est que peu avant 5000-6000 avant notre ère, avant d'être empruntée et introduite en Amérique par les ancêtres des peuples de langue eskimo-aléoute (Berezkin 2005, 2012). Un problème avec cette interprétation est que la constellation d'Orion était invisible depuis le détroit de Béring à l'époque où l'on considère généralement que le Nouveau Monde fut primitivement peuplé (Thuillard et al. 2018).

La seconde méthode de reconstruction des mythes du Paléolithique supérieur est la méthode structurale. En accord avec Claude Lévi-Strauss, le mythe est défini comme l'ensemble de toutes ses versions. Toutes les variantes connues d'un mythe peuvent s’ordonner en une série, formant un groupe de transformations. Chaque mythe tire son sens de la position qu'il occupe par rapport à d'autres mythes au sein de ce groupe.

Claude Lévi-Strauss a ainsi montré l’existence d’un rapport de transformations existant entre un mythe grec et un mythe takelma, peuple d’Amérique du Nord-Ouest, qui peut se résumer ainsi :
Quelques particularités...
Le mythe grec, relatif à la constellation du Corbeau, évoque la fin de la saison sèche, et inverse également un mythe blackfoot (Amérique du Nord), très proche de celui des Takelma, qui explique l'origine des Pléiades, annonciatrice d'une période pluvieuse. Par ailleurs, en Amérique du Nord-Ouest, Corbeau est souvent associé à l'alternance des marées, elle-même souvent associée à celle de la sécheresse et de l'humidité, de l'abondance et de la disette. Enfin, un mythe d'Amérique du Sud sur l'origine d'Orion et des Pléiades (constellations estivales en Amérique du Sud à cause du changement d'hémisphère) évoque le début plutôt que la fin de la saison sèche. L’ensemble de ces éléments conduit Claude Lévi-Strauss à écrire que : « dans ces conditions, il n'apparaît pas inconcevable qu'en s'inversant sans changer d'hémisphère, ce mythe ou d'autres mythes du même type aient pu reconstituer les contours approximatifs de celui qui, sous des latitudes comparables, servait dans l'Ancien Monde à expliquer l'origine d'une constellation liée à la saison sèche » (Lévi-Strauss 1971 : 202). Quelques pages plus loin, Claude Lévi-Strauss évoque cependant la possibilité « d’un simple phénomène de convergence » (Lévi-Strauss 1971 : 205), les mêmes causes conduisant aux mêmes effets. Afin de trancher, il semblerait utile de réaliser une aréologie du motif : si la distribution de celui-ci s’avérait continue et non universelle, l’hypothèse d’une diffusion serait à privilégier.

La question de rapports de transformations sur de si longues distances se pose régulièrement. Par exemple, chez les Khoïkhoïs d'Afrique australe, les Pléiades sont les épouses d'Orion, qui l'ont expulsé de chez lui, car il a laissé s'échapper le gibier qu'il poursuivait ce qui le condamne à s’asseoir seul, frissonnant, dans la nuit (Sicard 1966 : 44). Au sud de l'Australie, les Pléiades sont des sœurs aux longs cheveux clairs et au corps couvert de glaçons. Ce sont les épouses des étoiles d'Orion. Elles voyagent vers l'ouest pour faire un campement et un feu pour leur mari qui les suit. Le givre sur terre provient des glaçons qu'elles laissent goutter à la fin de l'hiver (Waterman 1987 : 35). Les deux récits sont en rapport d'inversion : en Afrique australe, les Pléiades, demeurant au chaud chez elles, rompent l'alliance qui les lient à leur conjoint, Orion, et le condamne au froid, mais maintiennent l’alliance en Australie, où, incarnant la froidure, elles précèdent les conjoints pour le maintenir au chaud. Là où dans un récit, les Pléiades « tiennent » le camp, dans le second, elles le créent. La constatation du rapport de transformation ne permet cependant pas de trancher entre l’hypothèse diffusionniste et celle de l’émergence spontanée. Seule une étude aréologique permettrait de le faire.

La troisième méthode est la méthode phylogénétique. Cette méthode radicalise la métaphore biologique qui, largement filée dans le champ d’étude du folklore et de la mythologie comparée, inclue les récits ou les traditions dans un système évolutionniste de pensée (voir par exemple Hafstein 2000).

Un arbre phylogénétique est un arbre schématique montrant les relations de parentés entre des groupes de taxa. Chacun de ses nœuds représente l'ancêtre commun de ses descendants. Il s’agit avant tout d’un modèle théorique, autrement dit, d’une reconstruction statistique. Par ailleurs, si cette méthode emprunte ses outils à la biologie, elle ne nécessite, pour être appliquée à la mythologie, que d'admettre que la proximité entre deux versions d'un même mythe, ou deux traditions mythologiques, est fonction de la distance les séparant du moment de leur divergence. Ce point est facile à accepter, si l’on admet que chaque peuple crée sa version d’un mythe en empruntant certains traits à ses voisins, et en créant d’autres traits pour s’en distinguer.

La première utilisation des outils phylogénétiques dans le champ de la mythologie comparée remonte à 1987. L’approche phylogénétique a d’abord été utilisée pour classer différentes versions d'un même récit (Abler 1987 ; voir aussi Oda 2001). À partir de 2012, elle a également été employée pour reconstruire l’évolution diachronique de certains mythes ou traditions (d’Huy 2012). 

La méthode consiste à diviser l’objet étudié en mythèmes (soit en phrases les plus courtes possibles, non divisibles, similaires aux allomotifs d’Alan Dundes) pour les différentes versions d’un même mythe, en récits-types (structures narratives récurrentes dans le folklore traditionnel) ou en motifs (éléments de scénario complexes et récurrents) pour les ethnies et les aires culturelles. Pour chaque taxon étudié (version / ethnie / aire culturelle), les unités d’analyse sont codées par un 0 en cas d’absence, un 1 en cas de présence ou un ? si l’information manque. Puis, en utilisant plusieurs méthodes de calcul (distance, parcimonie, probabilité maximale ou approche bayésienne), des arbres et des réseaux sont construits, rapprochant les éléments montrant le plus de ressemblances entre eux.
 
Les motifs concernant les Pléiades ont été étudiés en 2018, en s’appuyant sur la base de données de Yuri Berezkin (accessible en ligne : http://ruthenia.ru/folklore/berezkin/). Deux niveaux d’analyse ont été retenues : celui des aires culturelles et celui des traditions sociolinguistiques. L’influence de la distance géographique sur la diversité des traditions mythologiques a d’abord été calculée, afin d’évaluer la part du « bouche à oreille » dans la transmission des mythes concernant les étoiles : elle s’est avérée relativement faible, entre 3 et 9 % de la variabilité générale des traditions astronomiques en Amérique du Nord, et environ 4,4% pour les motifs mythologiques concernant les Pléiades en Eurasie (d’Huy et Berezkin 2017).
 
Quant à la Chasse cosmique, elle a été étudiée sous la forme de quatre corpus différents, entre 2012 et 2018. Le premier s'est concentré sur différentes versions du mythe lorsqu’il concerne la Grande Ourse (d’Huy 2012 ; 18 versions / 44 mythèmes), le deuxième, sur différentes versions du mythe pris au sens large, portant sur différentes constellations (d’Huy 2013a ; 47 versions / 93 mythèmes), le troisième, sur différentes traditions sociolinguistiques connaissant des motifs liés à la Chasse cosmique (d’Huy 2016 ; 44 ethnies / 19 motifs), le dernier sur des bases similaires au second corpus, mais bien plus large (Thuillard et al. 2018 ; 176 versions / 206 mythèmes). Les deux premières bases de données ont été créées pour l’occasion ; la troisième a été empruntée à Yuri Berezkin ; la dernière a été rassemblée indépendamment par Jean-Loïc Le Quellec. L’utilisation de plusieurs bases de données, reposant sur des a priori méthodologiques différents, permet de croiser et de contrôler les résultats.
 
Puis des arbres phylogénétiques ont été construits en s’appuyant sur les corpus présentés plus haut. Les méthodes ont été variées et la solidité des arbres a été vérifiée « de l’intérieur », grâce à divers outils statistiques, comme l’indice de rétention. Celui-ci, qui doit être le plus élevé possible, oscille entre 0,66 et 0,85 pour la Chasse cosmique, une valeur supérieure à 0,6, ce qui indique généralement un message phylogénétique fort (Nunn et al. 2010).
  
Pour les Pléiades, l’indice de rétention oscille entre 0,59 et 0,89 selon les paramètres retenus. Par ailleurs, afin de contrôler l’organisation des arbres, deux arbres ont été construits, l’un basé sur les motifs liés aux Pléiades, l’autre sur ceux liés à Orion, et leur structure s’est avérée très similaire, suggérant une diffusion parallèle des deux mythologies depuis l’Afrique (d’Huy et Berezkin 2017).  
Les arbres obtenus sont donc solides. Il ne faut cependant pas perdre de vue qu’il s’agit avant tout de modèles, de simplification de la réalité, et que leur évaluation ne saurait faire l’économie d’un sol plus solide.
 
L’enracinement des arbres obtenus a été réalisé en utilisant plusieurs méthodes, toutes connaissant des limites. Lorsqu’un faisceau d’indices concordants le permettait, l’arbre a été enraciné sur différentes aires africaines : c'est le cas des arbres construits à partir des motifs touchant aux Pléiades et à Orion (fig. 1). Pour la Chasse cosmique, les arbres obtenus ont été enracinés en employant différentes méthodes : le premier (d’Huy 2012 ; fig. 2) a été successivement enraciné sur l’ensemble des aires asiatiques ; pour le second, le proto-récit (voir supra) a été calculé pour chacun des enracinements asiatiques, puis la version reprenant le plus grand nombre des traits les plus souvent reconstruits grâce à cette méthode a été retenue pour enraciner l’ensemble (ce qui conduit à un enracinement sur une version evenk ; d’Huy 2013a) ; le troisième arbre a été orienté grâce à un enracinement médian (d’Huy 2016 ; fig. 3). Cette méthode, qui enracine l’arbre sur le peuple mongol, présent à l’est de l’Asie centrale, présuppose une évolution constante des mythes ; mais le résultat obtenu semble corroboré par l’enracinement opéré dans d’Huy 2013a, une des origines des Evenks se trouvant dans la région du Baïkal en Sibérie méridionale (près de l'actuelle frontière mongole), ainsi que par une approche strictement aréologique, qui place l'origine de la Chasse cosmique en Eurasie centrale (Berezkin 2012 : 54). Les trois approches convergent donc, sur des bases indépendantes, vers une même origine, prouvant par-là la solidité de l’ensemble.

Fig. 1: Arbre phylogénétique représentant la diffusion de la mythologie entourant les Pléiades. On observe une double arrivée en Amérique, la première centrée sur le sud, la seconde sur le nord du continent.

Fig. 2: Arbre phylogénétique représentant la diffusion du mythe-type de la Chasse cosmique, où l'animal poursuivi se transforme en Grande Ourse. La diffusion en Amérique du Nord correspond à la seconde diffusion en Amérique, observée dans la figure 1

Fig. 3: Arbre phylogénétique représentant la diffusion de la mythologie entourant la Chasse cosmique. On observe deux diffusions du mythe en Amérique. La première diffusion correspond à la deuxième de la figure 1, qui est également représentée dans la figure 2. La seconde diffusion semble plus récente.

Anthropomorphe 18 et cheval 18bis (fig. 5 et 6)  
La construction d’arbres à partir de ces corpus donne de précieuses indications sur la diffusion de ces croyances.
  
L'arbre construit à partir du corpus des Pléiades suggère que la mythologie liée à cette constellation était déjà établie en Afrique, avant les premières sorties de l’humanité. Elle se serait ensuite répandue avec les premières migrations de l’humanité. Corroborant ce point, une corrélation statistiquement significative a été montrée entre diffusion des gènes et diffusion des mythes (Korotayev et al. 2011), même si cette corrélation est loin d’expliquer à elle seule la variabilité des différentes mythologies. L’arbre construit à partir du corpus des Pléiades semble aussi montrer deux vagues de diffusion en Amérique, la première provenant d’Asie de l’Est et du Sud-Est (Mélanésie), pour atteindre l’Amérique du Sud via sans doute le nord du continent ; la seconde, partant du nord de l’Eurasie et touchant particulièrement l’Amérique du Nord. La première migration, allant plus loin en terres amérindiennes, est sans doute antérieure à la seconde, les deux étant paléolithiques, puisqu’elles n’ont pu avoir lieu que lorsque l’assèchement du détroit de Béring le permettait. Ces deux vagues de migration en Amérique ont été confirmées par des données génétiques (par exemple Hooshiar Kashani et al. 2012 ; Raghavan et al. 2014) et diverses études en mythologie comparée (par exemple Korotayev et al. 2011 ; Berezkin 2013 ; Le Quellec 2014, 2015a et b ; d'Huy 2012, 2017a et b ; d’Huy et Le Quellec 2017). Les aires eurasiatiques auraient connu un développement indépendant, probablement à cause de la reconquête de ces terres après le dernier maximum glaciaire. 

Les différents arbres obtenus grâce aux corpus de la Chasse cosmique s’accordent avec la seconde diffusion paléolithique en Amérique, partant de l’Eurasie pour atteindre l’Amérique du Nord, suivi d’une ultime migration en Amérique septentrionale, associée à l'arrivée des peuples eskimo-aléoutes. Il faut remarquer que les structures de ces arbres, fondés sur des choix taxinomiques et d’unités différents, se ressemblent fortement, ce qui plaide, tout comme la convergence statistique et aréologique concernant leur enracinement, en faveur de leur solidité.
 
Afin de vérifier la cohérence et la robustesse des arbres, d’autres approches, dites en réseaux, ont cependant été utilisées. Ces approches permettent de mettre en évidence les réticulations, soit l'amalgamation de branches auparavant séparées d'un arbre phylogénétique. Dans le cas de la mythologie, les réticulations peuvent être produites par des transferts horizontaux (emprunts) et les hybridations entre plusieurs versions, par des évolutions convergentes, ou encore des erreurs de codage et d'échantillonnage. Afin de les mettre en évidence, il est possible d'utiliser des réseaux permettant de représenter plus d'un arbre en même temps et de relever les signaux conflictuels existant dans les données. Il est aussi possible de mesurer quantitativement à quel point les données permettent de construire un arbre. De telles approches « en réseaux » montrent l’existence de groupements géographiques (continents, aires culturelles) et linguistiques de versions ou de traditions mythiques, ce qui suggère une grande stabilité dans le temps (exemples pour les Pléiades : d’Huy et Berezkin 2018 ; pour la Chasse cosmique : d’Huy 2013a, Thuillard et al. 2018).
  
Une fois la solidité des arbres éprouvée, aussi bien intérieurement qu'extérieurement, il devient possible de calculer pour chaque mythème, ou chaque motif, la probabilité d’avoir existé à chaque nœud de l’arbre, et donc de s’être trouvé dans un prototype du mythe ou dans une proto-tradition.
 
Ainsi, si l’on retient les probabilités les plus hautes (>75%), en variant les méthodes statistiques (reconstruction parcimonieuse ou de la plus haute probabilité) et les enracinements, il devient possible de reconstruire deux récits.  

Le premier, concernant les Pléiades, serait antérieur à la sortie de l’espèce humaine d’Afrique : « Les Pléiades sont un groupe de filles ou de femmes (avec enfants) / OU / Les Pléiades ne forment qu’une seule personne anthropomorphe. Orion et les Pléiades sont décrits dans le contexte d'un seul et même récit, où ils s'opposent en tant qu'homme(s) et femme(s). Ordinairement, Orion est un homme, habituellement un guerrier ou un chasseur. » Le second récit, qui aurait émergé au Paléolithique en Asie centrale, serait le suivant : « La chasse cosmique implique un chasseur poursuivant un ongulé cornu ; celui-ci se transforme en la Grande Ourse. » Le glissement de l’un à l’autre a pu s’effectuer naturellement, si l’on considère la présence permanente du chasseur poursuivant sa « proie » et l’égalité presque universelle de la femme et du gibier. L’article de 2016 laisse aussi ouverte la possibilité de quelques autres traits complétant la protomythologie de la Chasse cosmique lors de son apparition : « La Ceinture d’Orion est l’objet de la chasse » et « Trois étoiles de la ceinture d’Orion sont trois personnes ou trois animaux qui se poursuivent les uns les autres. » Bien sûr, seul le noyau des récits peut être reconstruit, et les récits étaient probablement bien plus complexes. Plusieurs versions concurrentes du même mythe ont pu également exister, comme le suggère la reconstruction de la mythologie des Pléiades. Notons enfin que ces reconstructions ne reflètent aucune certitude, mais plutôt une évaluation en termes probabilistes de l’existence ou de l’absence de certains traits ou motifs au Paléolithique supérieur.

Il est cependant intéressant de noter que certains indices tendent à prouver la grande ancienneté de la croyance unissant la Grande Ourse à un ongulé cornu en Europe. Dès 1917, Uno Holmberg, cité par Georges Dumézil (1959 : 105), voyait dans les cerfs évoluant dans les branches de Læradr, arbre considéré dans la mythologie nordique comme un « axe du monde », une ou des constellations voisines du sommet de l'axe, autrement dit, l'étoile polaire. Georges Dumézil abonde dans ce sens : « Les deux animaux [Cerf et Chèvre] qui broutent le Læradr doivent donc figurer deux constellations peu mobiles, placées dans l’extrême Nord du ciel » (Dumézil 1959 : 106), le chercheur rapprochant même le cerf de la Grande Ourse. Cette analyse a été reprise et élargie par Patrice Lajoye (2016 : 92-93) au monde celtique et grec, à propos d’une tête cornue au sommet de l’axe du monde. Faute d'éléments intermédiaires probants, un emprunt direct parait peu probable entre ces différentes aires linguistiques. Quant à l’absence de ce trait dans d’autres mythologies indoeuropéennes, elle affaiblit fortement l’hypothèse d’un héritage indo-européen. L’hypothèse la plus probable serait donc qu’une croyance associant la Grande Ourse à un ongulé existait avant l’arrivée des peuples indo-européens, sans doute directement héritée du Paléolithique, et qu'elle aurait ensuite été adoptée par les nouveaux venus (voir aussi Lushnikova 2003).
ENCADRÉ 1 : L’OURS PALÉOLITHIQUE N’EST PAS UNE ÉTOILE MAIS RESTE UNE STAR
Un apport intéressant, et contre-intuitif, de l’approche statistique des mythes de Chasse cosmique est de montrer que les points communs rapprochant certaines versions d’Europe et d’Amérique du Nord, soulignés à de nombreuses reprises (par exemple par Bancroft 1888 ; Hagard 1900 ; Olcott 1929) et utilisés en faveur de la thèse d’une diffusion paléolithique d’Eurasie en Amérique du Nord (par exemple Sergent 2012 ; Witzel 2012) ne reposent en réalité que sur quelques traits superficiels (le gibier est un grand mammifère / un ours / Ursa Major ; Thuillard et al. 2018) et ne résistent pas à certaines modifications du codage (d’Huy 2013a). Il s’agirait donc d’une coïncidence, et non d’un fait généalogique. 
 
Des approches aréologiques (d’Huy 2013b), archéologiques et phylogénétiques (d’Huy 2017b) portant sur les croyances entourant la chasse de l’ours ont cependant mis en évidence d’autres traits liés, dès le Paléolithique, à ce plantigrade ; ils incluent un tabou portant sur le nom de l’animal, désigné par des termes de parentés, certaines méthodes de chasse particulière (des excuses sont adressées à l’animal, qu’on tente d’induire en erreur sur l’identité de son agresseur ; combat au corps à corps entre le chasseur et le plantigrade) et des rites post-mortem (conservation du crâne de l’ours, placé en des endroits spéciaux ; consommation du cœur de l’animal).  
 
L’existence d’un tabou sur le nom de l’ours se serait manifesté dans l’art rupestre par la fréquente mise en valeur des oreilles, insistant sur un sens exacerbé de l’ouïe, la régulière absence de représentations d’yeux pour que l’ours ne puisse voir celui qui parle, et l’acéphalie de nombreux ursidés peints en Europe au Paléolithique supérieur (d’Huy 2013). Un argument semble cependant pouvoir m’être opposé ici : si l’ours était chassé rituellement, pourquoi de telles chasses n’ont-elles jamais été représentées (ou presque) dans l’art des cavernes ? Ne serait-ce pas là prendre en défaut une reconstruction phylogénétique ? Ce n’est pas tout à fait vrai, puisque de telles scènes ont sans doute été représentées (d’Huy 2017b), mais fort rarement. 
 
Une réponse probable de cette rareté est donnée par Charles Stépanoff. Celui-ci remarque que chez les Nivkh, ni la figuration d’humain, ni la mise à mort de l’ours n’apparaisse dans des représentations réalistes du plantigrade, associées au récit de la chasse et de sa mise à mort ; le chercheur suggère alors que l’absence de scène de chasse dans l’art paléolithique se justifierait du fait que « le respect dû à l’animal ait exclu de l’insérer dans une scène explicite face à des chasseurs. De très nombreuses sociétés interdisent l’usage du terme ‘‘tuer’’, jugé irrespectueux, pour désigner la mise à mort du gibier » (Stépanoff 2018 : 130). 

Profitons de cet encadré pour pousser plus loin le raisonnement de Charles Stépanoff, étayé par mes propres analyses. L’existence d’un tabou similaire à celui portant sur le nom et la figuration de l’ours pouvait s’étendre au Paléolithique à toutes les créatures chassées et expliquerait ainsi la discordance observée entre animaux représentés sur les parois des grottes et animaux chassés, et non plus seulument l’absence de scènes de chasse. En Eurasie du Nord, par exemple en Mongolie (Gruntov, Mazo et Solovyova 2016 : 54-56), il est encore aujourd’hui « interdit d'appeler par son nom propre des animaux dont la présence est très désirable et importante pour le chasseur », car au cas contraire, l’animal appelé par son vrai nom « se cache de l’espèce humaine, s’en éloigne » (Zelenin 1929 : 27 ; « Охотничьи табу запрещаютназывать собственными именами как раз тех животных, присутствие кото-рых охотнику весьма желательно и важно: это его добыча. В основе про-изводственных запретов не трудно рассмотреть противоположную идею:называемое запретным, собственным именем существо скрывается от чело-века, удаляется от него. ») Il s’agit bien sûr ici d’une hypothèse, qui gagnera à être étayée – ou réfutée – dans le passé.

ENCADRÉ 2 : L’ART DE LA FUITE (SOUS LE FEU DU CANON)
Claude Lévi-Strauss a proposé une « formule canonique », selon laquelle « tout mythe (considéré comme l'ensemble de ses variantes) est réductible à une relation canonique du type : fx(a) : fy(b) :: fx(b) : fa-1(y) (dans laquelle, deux termes et deux fonctions étant donnés simultanément, on pose qu'une relation d'équivalence existe entre deux situations où les termes et les relations sont inversés, sous deux conditions : 1° qu'un des termes soit remplacé par son contraire ; 2° qu'une inversion se produise entre la valeur de fonction et la valeur de terme de deux éléments » (« every myth (considered as the collection of all its variants) corresponds to a formula of the following type: fx(a) : fy(b) :: fx(b) : fa-1(y) (where, two terms being given as well as two functions of these terms, it is stated that a relation of equivalence still exists between two situations when terms and relations are inverted, under two conditions: 1. that one term be replaced by its contrary; 2. that an inversion be made between the function and the term value of two elements » ; Lévi-Strauss 1955 : 442-443).  
 
Il est à noter que cette formule permet d’articuler le motif où Orion est un homme poursuivant les Pléiades et un autre motif, lui aussi sans doute antérieur à la sortie d’Afrique (Berezkin 2013 : 148-149 ; d’Huy 2017a), qui raconte qu’« un homme se rend dans un village de femmes ; il doit satisfaire chaque femme contre sa volonté ou une femme le revendique pour elle seule ». Dans le premier cas, les femmes forment un groupe de femmes fuyant devant Orion ; dans le deuxième cas, un groupe de femmes solidaires s’empare d’un homme, qui devient leur conjoint et qui, cédant à l’excès de volonté féminine, présente un défaut de virilité. Cette relation prend la forme : F adversaire agressif (homme) : F partenaire pacifique (femmes) :: F adversaire agressif (femmes) : F homme-1 (conjoint pacifique), ce qui se lit : la fonction « adversaire agressif » de l’homme est à la fonction « partenaires pacifiques » des femmes ce que la fonction « adversaire agressif » des femmes est à la fonction « homme-1 » du conjoint pacifique. 
 
La même formule canonique permet de rendre compte du passage, en Eurasie centrale, du récit où Orion pourchasse les Pléiades à un récit où la constellation de la Grande Ourse représente un ongulé, poursuivi par un chasseur, et à un autre récit où trois étoiles de la Ceinture d’Orion sont trois personnes ou trois animaux qui se poursuivent les uns les autres. Le rapport unissant ces mythes serait le suivant : F discontinu (chasseur) : F continu (poursuivi) :: F discontinu (poursuivi) : F prédateur et proie (un groupe d’individus), ce qui se lit : la fonction « discontinue » du chasseur (Orion) est à la fonction « continue » du poursuivi (Pléiades) ce que la fonction « discontinue » du poursuivi (la Grande Ourse comme ongulé unique) est à la fonction simultanément « proie » et « chasseur » (soit « chasseur »-1) d’un groupe d’individus (Ceinture d’Orion).  
 
Si dans d’Huy 2016, j’avais considéré que l’association d’Orion et de la Chasse cosmique était sans doute plus tardive que l’association de la Grande Ourse et de la Chasse cosmique, l’application de la formule canonique suggère une apparition simultanée des deux récits, peut-être primitivement unis à l’intérieur d’une même narration, suivi d’une disjonction, le second récit connaissant longtemps un succès moindre.  
 
Une possibilité pour expliquer cette différence de diffusion pourrait résider dans l’impossibilité, pour les premiers amérindiens, d’observer la constellation d’Orion au niveau du détroit de Béring, lors du premier peuplement de l’Amérique du Nord, autour de -17 000 ans (selon une idée de Marc Thuillard, publiée dans Thuillard et al. 2018) ; si l’on accepte cette hypothèse, la seule possibilité pour rendre compte de la diffusion australe du mythe d’Orion poursuivant les Pléiades serait de vieillir la date du premier peuplement des Amériques, ou d’admettre une diffusion par voie maritime… ce qui rend, de facto, la reconstruction vérifiable par des preuves archéologiques. 

BIBLIOGRAPHIE
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